Curro, tu es l’actuel champion du monde de raceboard et le 50e inscrit au prochain championnat du monde de raceboard qui se tiendra à Mandelieu (France) en octobre. Pourrais-tu nous rappeler qui tu es ?

Je m’appelle Curro Manchón et j’ai 45 ans. Je consacre ma vie à la voile, plus précisément à la planche à voile et aux épreuves olympiques depuis 1993. J’ai été à la fois compétiteur et entraîneur, et l’une de mes plus grandes fiertés a été une médaille d’argent en tant qu’entraîneur aux Jeux olympiques de Londres en 2012. Tout au long de ma carrière, j’ai eu le privilège de remporter plusieurs championnats du monde et d’Europe dans différentes catégories, ce que je considère comme mes plus grands succès. Je suis actuellement actif dans l’immobilier et l’architecture. Je suis architecte et j’exerce d’autres activités liées au sport. Outre la planche à voile, je pratique le surf, le padel et le golf.

Es-tu totalement motivé pour défendre ton titre face à des concurrents de haut niveau comme Joao, Eric et sûrement Patrik ou Max et d’autres, qui sont très compétitifs cette année ?

Oui. Je pense que mon principal adversaire est Borja Carracedo, vice-champion d’Espagne, puis sûrement Joao, Max et Patrik. Mais il y aura certainement d’autres marins qui tenteront de me faire mordre la poussière… Le vainqueur de l’année précédente est toujours l’ennemi juré de tous… (sourire.)

Sur quoi as-tu travaillé cette année pour conserver l’avantage que tu avais l’an dernier ?

Eh bien, l’année dernière a été une excellente année d’entraînement et de travail sur le matériel. Malheureusement, d’autres projets m’ont un peu déconcentré cette année, et j’ai eu quelques problèmes avec mon matériel et mes réglages. J’espère que je réglerai ça d’ici deux mois et que j’arriverai aux Mondiaux dans les meilleures conditions pour défendre mon titre.

La Raceboard est très dynamique en Espagne. Pouvons-nous nous attendre à voir beaucoup de régatiers espagnols à Mandelieu ?

Oui. Grâce aux efforts considérables de mon père, Paco Manchon, d’Esp95 et du Club de Vela Dársena, nous comptons plus de 100 régatiers actifs en Espagne, dont 45 dans mon propre club.

Connais-tu Mandelieu ? Avez-vous déjà navigué ici ?

Non. Je ne connais pas. J’ai navigué autour à plusieurs reprises, mais jamais à Mandelieu. Mais j’ai hâte d’y naviguer.

Quel est votre sentiment sur Mandelieu vu d’Espagne et sur les régatiers espagnols ?

Eh bien, octobre, froid, et peut-être un beach break. Vu de loin, ce n’est pas un rêve. Mais nous sommes très impatients d’y voir de l’action. En plus, c’est un endroit très classe. 😉

L’année dernière, les Espagnols ont également été très compétitifs, remportant le titre féminin avec votre sœur et la médaille d’argent avec la jeune et talentueuse Olivia Sanchez. Pouvons-nous espérer les voir à Mandelieu ?

Malheureusement, ma sœur ne sera pas là, mais j’espère qu’Olivia pourra tenter sa chance. On verra bien. Sinon, nous avons d’autres navigatrices prêtes à se battre.

La Raceboard et la famille Manchon sont étroitement liés depuis des décennies. Pouvez-vous nous parler de cette histoire familiale ?

 La famille Manchón incarne l’excellence en voile et en planche à voile. Curro et Blanca se distinguent comme des athlètes de classe mondiale et leurs pères Paco et Anto comme des ambassadeurs de ce sport. Leurs nombreux titres mondiaux et européens, leurs exploits olympiques et leurs contributions au windsurf par le biais du coaching et de l’entrepreneuriat témoignent de leur impact durable. L’héritage familial continue d’inspirer, démontrant que le dévouement, le talent et le soutien familial peuvent mener à un succès extraordinaire sur la scène internationale.

Leur relation frère-sœur a été particulièrement remarquable, comme en témoignent leurs succès communs au Championnat d’Espagne de planche à voile à Blanes ou à Cadix 2024, où Curro et Blanca ont dominé leurs catégories respectives. Le soutien indéfectible de la famille a été déterminant dans leurs réussites, en particulier pour tous deux qui attribuent sa résilience à sa persévérance après des difficultés personnelles et professionnelles. L’histoire de Blanca est celle de la persévérance, de la capacité à briser les barrières (notamment en matière d’égalité des sexes et de maternité dans le sport).

As-tu quelque chose de plus personnel à communiquer ?

Je recommande aux régatiers de lire un peu de tactique de navigation et le Livre des règles. Je suis l’un des plus petits du circuit, et sans eux, je ne serais personne.

Je recommande également aux régatiers de consacrer du temps à l’équipement. Avec un petit budget, on peut faire de bonnes choses. Et être courageux. Ne pas avoir peur de réussir.

Tout cela peut paraître absurde, mais c’est la base de ma navigation.

Tout le monde ne peut pas naviguer 400 heures par an. Mais on peut passer 400 heures par an à faire du windsurf. Lire, travailler sur du matériel. Entraîner son mental. Entraîner son corps.

Merci Curro pour cette interview et bienvenue à Mandelieu en octobre.

Fred / France Raceboard.