Benoît Paillard a été le local de l’étape … du dernier championnat de France, le plus en vue. Côté performance, il a bien failli jouer les Benjamin Longy qui l’avait emporté en 2017 à La Baule en  local, venu à la dernière minute.  Benoit échoue au pied de podium peut être trahi par  sa (trop?) grande décontraction mais qui lui aura donné le sourire jusqu’au bout.

Benoit, les habitués raceboarders t’ont découvert sur ce championnat de France 2021, ne te connaissant pas.  Qui es-tu ?

J’ai pratiqué la planche à dérive en régate de 1997 à 2002 avec à mon actif quelques titres de champion d’Aquitaine ! Bon j’avoue on était 5 haha.

Aujourd’hui j’ai 37 ans, je suis licencié au VLG, le meilleur club médocain bien sûr.

Pour un retour, tu as gagné d’entrée de jeu la première manche. Qu’as-tu pensé à ce moment-là ? pour toi et vis-à-vis de la flotte et son adversité ?

C’est sûr que ça fait toujours plaisir de claquer la première ! C’était top de reprendre des sensations de régate, procédure, départ, gestion de la flotte etc. J’avoue à ce moment-là je me dis ‘nom d’une pipe il y a peut-être moyen de le prendre ce championnat !’ Je m’inquiétais un peu de Greg Bardinet qui passe premier au vent, mais je me suis occupé de son cas le soir même à la buvette.

Les conditions météo ont été variées sur ton spot ? C’est une habitude ?  Et d’un point de vue personnel, comment s’est passée la suite de championnat ?

C’est sûr que l’on n’a plutôt pas trop de vent chez nous, et quand il y a une dep comme lors du championnat, assez souvent le vent ne rentre qu’à moitié, et en mode foireux à souhait. En tous cas j’étais assez chaud pour la suite vues les prévisions et le fait que je marche plutôt mieux dans la piaule ! Malheureusement pas mal de manches avec du vent faible par la suite, où Jeanne était juste imprenable.

Sur la dernière manche dans un vent soutenu, il y a encore 4 concurrents à jouer le titre dont toi. A 200 mètres de l’arrivée tu es 2ème de la manche t’assurant le podium et tu le perds par un grain incroyable relevé à 40 nœuds qui étale tout le monde en 9,5m²  dont toi. Le championnat se joue sur celui qui sera capable de se relever et repartir avant l’autre. … et tu finis 5ème de la manche. Comment as-tu vécu ce moment particulier ?

Je m’allonge sur ma planche en chien de fusil et je réfléchis au sens de la vie de manière générale… Et à ma reconversion dans le point de croix. Haha non sans blague j’ai fait ce que j’ai pu, les autres ont été meilleurs et ça fait des trucs à raconter. Bon c’est sûr que ça fait mal de finir dernier du peloton à 4 points de la deuxième place mais c’est le jeu, le prochain coup je n’aurai qu’à être un peu moins bête et ne pas me mettre au tas avec mon pote au départ par exemple haha.

Dans tous les cas, tu as fait un beau championnat. Juste un coup d’essai et un début de retour à la pratique raceboard ?

Je pense que je vais m’y recoller, d’ailleurs j’ai un cadeau de noël qui va arriver dans les jours qui viennent !

Comment as-tu apprécié l’évolution du matériel entre celui que tu avais connu et l’actuel (voiles et flotteurs).

Niveau voile c’est clair que 9.5 ça fait la diff par rapport à nos 7.4 des années 80 : ça va me permettre de jouer un peu plus dans la pétole vu mon gros cul. Niveau planche les nouveaux volumes vont dans ce sens là aussi, ça glisse beaucoup mieux au planning dans les molles alors qu’avec la Mistral il fallait s’arracher le slip pour planner dans le médium. Mais il va falloir que je m’y colle un peu pour exploiter tout le potentiel du truc !

Lacanau a été une grande place de la longboard/raceboard avec une grosse équipe de pratiquants. Pour ce championnat, tu as été le seul du club avec Grégory Bardinet à participer. Quelle sont les axes à développer pour relancer de la pratique plus constante au club ? Pour quel(s) public(s) ?

Je pense qu’il y a une bonne opportunité de redirection des pratiquants avec l’arrivée du foil que tout le monde ne peut ou veux pas faire. J’ai la sensation que beaucoup de jeunes de la techno pourrait aller vers la raceboard, le seul hic étant l’absence de débouché olympique qui tire toute la filière vers le haut. Le seul moyen de contrer c’est d’avoir un gros calendrier dans chaque région, mais cela nécessite des pratiquants. Ça se mord un peu la queue, mais y a moy !

Tes objectifs 2022 ? (le championnat de France 2022 pourrait à nouveau se dérouler à Lacanau).

Le seul titre qui m’intéresse c’est les 24h de Lacanau ! Haha sans blague on va faire au mieux, claquer des belles manches et se tirer la bourre sportivement sur l’eau c’est ça qui est bon !

Au passage merci à ma jeune épouse Anneu Charlotteu de m’avoir coaché et m’avoir fourni des mini-bounty tout le week-end, merci à mon frangin Arnaud qui m’a lâché sa planche pour le championnat, et qui le fera avec nous l’an prochain ! Et merci au VLG pour ce championnat au top comme d’hab, merci aux bénévoles sans qui on ne ferait pas grand-chose ! Et gros bisous

Crédit photo : F, Y & N Bahuault-Carione]

Jeanne Mailhos Vitel