Interview de Morgane Dubois dans la continuité du championnat de France 2021. Morgane repart avec l’argent en Féminines mais ce qui caractérise encore plus Morgane, c’est sa fidélité au support Raceboard : très présente sur les événements en Pays de Loire et aux championnats de France. Retour avec Morgane sur son championnat et plus largement sur la pratique féminine.

Morgane, peux-tu te présenter ?

Je suis Morgane, j’ai 40 ans. Je navigue en Raceboard et suis licenciée au CVAN à Nantes.

J’ai commencé la planche en 1996, et la compétition en mistral jeune en 1997. J’ai rapidement rejoint les rangs des raceboarders, en 1999. Je navigue principalement à Nantes, sur le plan d’eau de Mazerolles et à La Baule, surtout l’été. Le plan d’eau de la Baule offre des conditions beaucoup plus stables où l’on peut se caler sur de longs bords pour traverser la baie, c’est super agréable.

Comment as-tu vécu ce championnat de France

Ce championnat a été exceptionnel à tous les niveaux.

Un mois avant, je n’étais pas sûre de pouvoir venir. J’ai en effet eu des problèmes de santé en 2020 et 2021 liés à une forme assez agressive du covid qui m’a occasionné pas mal de dégâts. Dans ce contexte, le fait de pouvoir participer était donc déjà une vraie chance. Tout le reste n’étant que du bonus. Je suis arrivée sur ce championnat très peu entraînée, mais motivée comme jamais. Mon seul objectif était de me faire plaisir et de donner le maximum sur l’eau, et repartir sans avoir aucun regret.

Sur ce championnat, on peut dire que tout était réuni pour que ce soit top. Nous avons eu la chance d’avoir de super conditions météo très variées. Le comité de course a été hyper efficace, avec des décisions rapides et justes en termes d’organisation. Les concurrents étaient top, super ambiance comme je l’apprécie : sur l’eau on se donne à fond et on ne lâche rien, mais avec fairplay et bienveillance. Et à terre on partage des supers moments. Nous avons bénéficié d’une assistance sur l’eau et à terre qui nous ont mis dans des conditions optimales. En bref, quand les planètes sont alignées, c’est idéal.

Et ta course, comment s’est-elle passée ? satisfaite de ton résultat ?

Vu le contexte dans lequel je suis venue, je suis hyper satisfaite de mon résultat. Emotionnellement, ça a été un weekend intense, j’ai pleinement mesuré la chance de pouvoir être là, j’ai profité à fond du plaisir de naviguer avec les autres, de régater, de retrouver l’adrénaline d’une ligne de départ et l’envie de gagner une ou plusieurs places.

Je suis arrivée sans repère sur mon niveau par rapport aux autres concurrents. Dès la première manche, je me suis sentie dans le match. Sur les 10 manches, je fais 4 manches de 10 et 2 manches de 11, hyper contente de ces résultats. Sur plusieurs manches, la bataille a été serrée avec quelques concurrents, ça rend les choses intéressantes. Le grain de la dernière manche m’a un peu calmée. J’avais comme objectif de me faire plaisir et de tout donner sur l’eau, objectif largement atteint.

Quel recul as-tu sur les féminines dans ce championnat qui ont couru avec les hommes ? Adapté ?

Je trouve indispensable de mélanger les 2 flottes, hommes et femmes. Si les femmes ne courent qu’entre elles, ça n’a plus de sens. Une ligne de départ à 3, ce n’est pas intéressant… Et puis, on voit bien qu’on est dans le match : victoire de Jeanne devant toute la flotte masculine (Bravo, c’est la classe !), Mathilde et moi qui avons bataillé au milieu du classement, c’est challengeant pour tout le monde, hommes et femmes.

Il faudrait peut-être envisager de permettre aux femmes d’avoir une surface de voile identique à celle des hommes, pour que l’on soit à égalité : même parcours, même classement, même voile…

Plus globalement, quel message as-tu envie de passer aux féminines qui ne connaitraient pas bien la raceboard pour leur donner envie de franchir le pas ?

Les freins à la pratique de la raceboard féminine sont souvent les mêmes : ça va trop vite, on va être hors temps, les délais sont trop courts. C’est vrai que les premiers vont très vite, le niveau de la flotte est assez hétérogène et les derniers ont des fois du mal à finir dans le délai prévu aux instructions de course.

Au-delà de ça, les jeunes issues de la Bic 293 arrêtent généralement de naviguer au début de leurs études, elles sont peu nombreuses à poursuivre en raceboard. Les clubs ont à mon sens un rôle à jouer. De nombreux clubs ont du matériel à disposition dans les hangars, il faudrait orienter les jeunes, hommes et femmes, vers ce type de pratique.

Autre chose à communiquer ?

Hâte de retrouver cette ambiance sur les prochains évènements. Un rassemblement est d’ailleurs prévu à Angers le 11 décembre, j’espère que l’on sera nombreux.