Retour sur le championnat de France avec l’interview de Jean-Baptiste François qui a dominé l’épreuve après plusieurs années d’absence. Stimulé par le retour à la compétition d’Eric Belot et Alex Gallier, il n’a pu résisté à relever le défi qui s’offrait à lui.

Tu avais décroché des régates ces dernières années après 4 titres de champions de France.  Qu’est-ce qui t’a motivé à revenir ?

C’était quelque chose de positif pour moi de me redonner un objectif et de m’y préparer, de retrouver un peu de forme physique. Ce n’est pas évident quand on a fait du sport toute sa vie en compétition de continuer à en faire sans réel enjeu. J’avais gardé tout mon matériel depuis le dernier France à Quiberon en 2019 et j’avais un peu de temps pour me préparer. Le championnat se passait à Lacanau donc pas trop loin de chez moi et surtout sur un lac, ce qui demande un peu moins de technique qu’en mer et surtout qui a un réel attrait tactique avec un vent variant en permanence en direction et en force. (De la vraie régate !). L’an dernier il y avait eu pas mal d’inscrits, ça m’a fait plaisir de voir qu’il y avait encore une belle dynamique. Donc j’ai motivé Hugo (Boujean) pour m’accompagner et on a vraiment passé un bon moment.

Podium du championnat de France 2023 – CVLG Lacanau

Eric Belot (Argent) – Jean-Baptiste François (Or) -Alex Gallier (bronze)

Quels changements as-tu remarqué sur le championnat après ce break?

J’ai surtout remarqué que ma préparation avait été trop courte. En terme de sensation de navigation c’est revenu très vite, dès les premières sessions. Physiquement ça a été plus compliqué. Je pense que c’est en parti dû aux conditions qui ont été assez musclées, à commencer par la manche d’entrainement dans un vent très fort. Mais il est clair que si je veux refaire des épreuves plus longues, il faut que je sois plus rigoureux sur ma condition physique…

Sportivement, tu as mené la flotte avec un score sans appel. Seul Eric Belot a été en capacité de te contrer en gagnant les deux seules manches que tu n’as pas remportées. Quels ont été tes points forts pour mener et qu’est ce qui t’a manqué pour reprendre le dessus sur Eric?

Je pense que je connais très bien mon matériel et mes réglages ce qui me permet de ne pas trop réfléchir sur ma vitesse. Après il ne reste plus qu’à prendre le meilleur départ possible et à suivre les oscillations et les risées. Sur les 2 manches qu’Éric Belot remporte, le vent était plus faible, il était plus rapide que moi avec un meilleur rapport cap/vitesse. J’ai essayé de me battre pour rester au contact et repasser devant mais je n’ai pas réussi. Sur la deuxième course il me double sur le 1er vent arrière et sur la troisième course je pense prendre un départ un peu trop en retrait et par la suite je n’ai jamais pu recoller. Bravo à lui. Sur ces 2 courses il était intouchable.

Vas-tu rempiler en 2024?  Avec potentiellement quels objectifs? 

J’ai compris que ça me faisait du bien, physiquement et mentalement, d’avoir des objectifs et de passer du temps sur l’eau. Donc je pense continuer en 2024. Il y a un championnat à Cadiz en Espagne en septembre. Je vais essayer de trouver des partenaires pour faire quelques sessions d’entrainements, car ce n’est pas très intéressant ou motivant de s’entrainer tout seul. Et de la même manière je n’irai que si j’arrive à me greffer à un groupe. C’est quand même plus sympa de vivre ça à plusieurs.

Pour m’entrainer il y a Vincent et Arnaud sur La Rochelle et Fred et Hugo en Bretagne. Après, peut être que 2 regroupements pourrait être intéressants pour préparer cette échéance avec ceux qui le voudront bien.

Et puis, je reviendrai probablement à Lacanau l’année prochaine si le championnat est reconduit là-bas. L’organisation était très sympa et très bien rodée.

 

Un message à faire passer?

Je veux remercier l’association FRA et tous ceux qui se bougent pour que la planche à voile perdure. L’idée du drone sur cette compétition était un vrai plus pour donner envie à d’autres personnes de venir se confronter sur un championnat. L’idée des flottes or et argent également.

Je pense qu’on peut aimer la wing, le foil et la planche à dérive, ce sont des sports différents mais complémentaires, il n’y a aucune opposition à faire entre ces supports. Je pense que cette polyvalence ne rend que meilleur. Donc évidemment, tous ceux qui veulent venir naviguer avec une dérive sont les bienvenus sur ce type de championnat 😉