C’est une très belle rencontre faite cet été que FRA a le plaisir de vous rapporter, Celle de Cristina et Christian Voyer. Christian, nous le connaissons tous par les réseaux sociaux et Facebook en particulier pour avoir lu ses posts réguliers venant d’Espagne. Christian est à coup sûr le raceboarder « le plus français » des espagnols.
Derrière les réseaux sociaux « se cache » un passionné de raceboard et de windsurf à dérive, bien réel, qu’il partage chaleureusement avec le plus grand nombre, depuis 47 ans à Cullera, au sud de Valencia.
Rochelais d’origine, il a d’abord été moniteur de voile et de ski, l’hiver. C’est par curiosité qu’il a un jour répondu présent lorsque son club s’est mis à la recherche d’une « bonne âme » pour prendre en charge la formation sur un nouveau support à voile alors inconnu mais semble-t-il en devenir : le windsurf !
Par cela, Christian a connu toute l’histoire du windsurf depuis son origine et toutes ses évolutions ! Il aurait dû vivre toute cette aventure sur sa terre natale mais c’était sans compter sur Cristina qui croisa un jour son chemin à La Rochelle. Pris dans la tourmente de choisir entre l’amour et sa terre natale, il décida de rejoindre Cristina et Cullera en Espagne … pour y monter ensemble leur propre école de voile … avec l’achat de quatre premières planches et un cabanon à même la plage. Le Sea Surf Patrol était né !
Cullera était alors un petit coin de paradis quasi sauvage au milieu des orangers et citronniers, qui connut ensuite l’urbanisation pour devenir une cité balnéaire. S’ils ont vu le paysage changer au fil des années, rien ne les empêcha de former à la pratique du windsurf, nombre de locaux et tout autant de français, résidant l’été, sans barrière de langue. Un atout.
Ce spot saisit autant par sa beauté : une grande plage de sable fin et une montagne attenante en sortie de baie avec d’impressionnants points de vue, que par la météo estivale idéale: vent faible le matin, idéal pour l’apprentissage et le thermique se renforçant petit à petit l’après-midi jusque 15-20 nœuds faisant l’affaire des plus sportifs. Christian est aussi un fin régatier en Raceboard et n’hésite pas à se mêler l’après-midi aux entrainements après les cours du matin.
Fort de tous ces bons ingrédients, c’est 47 années de succès qui durent, nourries par la convivialité et la bienveillance de Cristina et Christian pour transmettre leur passion partagée au plus grand nombre. Christian garde toujours un œil sur le plan d’eau avec intuition et expérience, pour récupérer les « brebis égarées ». Impossible pour lui de quitter le spot avec le moindre doute. C’est aussi avec émotion que Christian raconte l’époque des régates improvisées au club à même la plage où chacun apportait des lots pour des remises de prix festives. Peu importe le niveau, seul comptait le fait de partager le moment entre tous ! Le nom donné à ces régates est sans équivoque : la régate de l’apéritif. Des rassemblements improvisés qui pouvaient atteindre la quarantaine de participants !
Aujourd’hui, cela a évolué avec une relocalisation dans des locaux en dur qui leur permettent de continuer à faire naviguer quotidiennement des planches à dérive. Plus spécifiquement, Christian accueille toujours une trentaine de raceboarders qui y laissent leur planche sur place. On y trouve aussi bien d’anciennes F2 Lightning et 380, Mistral équipe, Bic bamba … que des fringantes starboard, exocet et unifiber derniers modèles ! Loin d’être un musée, ces planches naviguent tous les après-midi entre locaux passionnés et régatiers de passage ou en vacances !
Comment fais-tu pour réussir à conserver autant d’activité de façon intergénérationnelle ? On peut voir sur l’eau tous les âges que ce soit en niveau débutant ou confirmé !
J’ai toujours pris en compte les âges, les capacités et la motivation de chacun, en mélangeant les différentes générations et en faisant attention à quel moment je les place dans la journée à cause d’un vent forcissant du matin au soir.
La raceboard reste omniprésente, on en voit beaucoup sur les racks. C’est plutôt atypique en regardant les clubs d’aujourd’hui. Comment expliques-tu cela ?
Les revues spécialisées vendent, à mon avis, beaucoup plus le rêve que de réalité ! Il affichent davantage les vagues du Cap Vert ou d’Hawaii, par exemple, et oublient que la majorité d’entre nous, nous naviguons sur les plages qui sont à notre portée. Une bonne partie de la population qui pourrait naviguer est oubliée en présentant des pratiques où ils ne se reconnaissent pas.
Les Fédérations, qui nous sont essentielles et utiles, je ne critique pas, orientent plus vers la compétition et la performance ou les nouvelles pratiques mais pas assez vers le sport de masse, pour tous.
En ce qui concerne la Raceboard, il s’agit d’une planche qui permet de naviguer autant en loisir avant l’apéro et la paella, qu’en mode plus sportif dans de la brise soutenue pour les plus exigeants ! Au désavantage d’avoir à la porter jusqu’à la plage lui surpasse l’avantage de nous porter facilement sur l’eau. Que la Raceboard passe parfois pour un porte-avions ? le porte-avions est le roi des mers !
Quels souvenirs aimerais-tu partager ?
J’en ai tellement que cela m’est difficile de répondre ! mais sûrement tous les moments partagés en régate ou rassemblements avec toutes les personnes que j’ai croisé et connu ; de toutes nationalités que ce soit sur l’eau, au chiringuito ou au restaurants après les régates ! Pour moi, nous sommes tous Compagnons d’un même chemin ! Et c’est de cette pensée qu’est née la petite video que j’ai publiée il y a quelques mois dont le nom est « Friends on a same way » !
Que souhaiterais-tu ajouter ?
Un grand désir de faire connaissance de personnes que je vois dans les réseaux sociaux et que j’aimerais rencontrer dans le réel !
Merci beaucoup Fred, pour ton intérêt et les questions que tu m’as posées et auxquelles je réponds avec plaisir !